Le meilleur des mondes à Berlin : Les pouvoirs de la police secrète suscitent la crainte d’un débordement orwellien


En Allemagne, les autorités actuelles semblent prêtes à s’écarter radicalement de ce qui constituait jusqu’à présent les traditions démocratiques occidentales, selon lesquelles les forces de l’ordre doivent enquêter sur un délit et disposer d’un mandat pour le faire avant de procéder à des perquisitions et à des surveillances.

Cependant, le gouvernement de Berlin prévoit d’accorder à l’Office fédéral de la police criminelle (BKA) le droit légal de pénétrer secrètement dans les domiciles (y compris dans le but d’installer des logiciels espions sur les téléphones et les ordinateurs des citoyens). En outre, le BKA serait habilité à effectuer des perquisitions, également secrètes, dans les domiciles.

Le projet, dont la presse allemande a eu connaissance, a été élaboré par le ministère fédéral de l’intérieur. Un porte-parole a expliqué qu’il s’agissait d’une réforme nécessaire de la loi sur le BKA afin de prévenir « les dangers du terrorisme international » et a choisi de citer en exemple le « terrorisme islamiste ».

La promesse est que le BKA n’utilisera les nouveaux droits que pour lutter contre ce qu’il choisit de considérer comme une activité terroriste, et qu’une « barre haute » sera mise en place pour déterminer les cas pouvant bénéficier de ce type de traitement.

À en juger par la déclaration du même porte-parole, les autorités allemandes chargées de l’application de la loi ne disposent manifestement pas des « pouvoirs appropriés » pour s’attaquer au problème, d’où la nécessité de réformer la loi.

Le ministère de l’intérieur n’a pas voulu donner de détails qui permettraient de clarifier la situation, car la réforme envisagée « n’en est encore qu’à un stade très précoce de la coordination interne du gouvernement ».

L’Association des journalistes allemands, dont le président Mika Beuster a déclaré que « les effractions secrètes rappellent les méthodes des États policiers, et non celles des démocraties libérales », figure parmi les premières critiques de cette réforme.

Entre-temps, un tel changement dans la manière d’enquêter sur les menaces terroristes fait craindre à l’opposition, notamment à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), en pleine ascension, qu’il ne soit utilisé comme un nouvel outil pour s’en prendre aux opposants politiques.

L’AfD, et même les médias qui soutiennent ses politiques, ont récemment fait l’objet d’une répression sans précédent, sous la houlette de la ministre fédérale de l’intérieur, Nancy Faeser.

Beatrix Von Storch, députée de l’AfD, estime que le projet d’amendement de la loi, qui émane également de son bureau, semble utiliser la lutte contre le terrorisme comme prétexte – « et la raison est plus probablement qu’elle a l’intention d’intimider et de surveiller davantage les citoyens et, enfin et surtout, de persécuter tous ceux qui critiquent le gouvernement ».

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Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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