Chiapas – L’État mexicain accro au coca-cola


Le Coca-Cola est consommé dans le monde entier, mais nulle part ailleurs il n’est aussi populaire que dans l’État mexicain du Chiapas, où la personne moyenne boit 821,2 litres de Coca-Cola par an, soit environ 32 fois la moyenne mondiale.

bouteilles coca-cola

Photo : Unsplash

Les habitants du Chiapas consomment plus de Coca-Cola que n’importe quel autre habitant de la planète, soit environ 2,2 litres par jour, ce qui en fait un produit plus populaire que l’eau potable.

Le Coca-Cola est vendu et annoncé pratiquement partout dans l’État, et il est presque aussi bon marché que l’eau. La plupart des gens ne le consomment pas comme une friandise, mais comme un moyen de s’hydrater tout au long de la journée, et beaucoup n’ont aucune idée qu’ils en sont dépendants. Cette boisson gazeuse emblématique est présente au Chiapas depuis plus d’un demi-siècle et est si profondément ancrée dans la culture locale et même dans les pratiques religieuses que les habitants ne peuvent imaginer leur vie sans elle.

La consommation annuelle moyenne de Coca-Cola par habitant au Mexique est étonnamment de 160 litres, ce qui est considérablement plus élevé qu’aux États-Unis (100 litres par habitant) et beaucoup plus élevé que la moyenne mondiale annuelle de 25 litres par habitant. Toutefois, une étude réalisée en 2019 par le Centre de recherche multidisciplinaire du Chiapas et de la frontière sud (Cimsur), l’État le plus méridional du Mexique, fait honte au reste du pays en matière de consommation de Coca-Cola. Les habitants du Chiapas boivent en moyenne 821,25 litres de soda par personne et par an. Cela représente près de 16 litres par personne et par semaine, soit 2,2 litres par jour.

La popularité du Coca-Cola au Chiapas remonte aux années 1960, lorsque les chefs indigènes locaux, soutenus par l’État mexicain, ont commencé à prendre le contrôle des concessions pour la distribution de boissons rafraîchissantes comme le Coca-Cola et le Pepsi. Ces mêmes chefs religieux ont commencé à remplacer l’eau de feu traditionnelle ou la pox utilisée dans les rituels sacrés par des boissons sucrées, et il n’a pas fallu longtemps pour que le Coca-Cola devienne un symbole de pouvoir spirituel ainsi qu’une potion de guérison miraculeuse.

La situation n’a fait qu’empirer lorsque Coca-Cola a ouvert une usine de production à l’extérieur de la ville de San Cristóbal de las Casas. Non seulement la boisson sucrée est devenue beaucoup moins chère à l’achat, mais le marketing est devenu beaucoup plus agressif, avec notamment des panneaux d’affichage présentant des mannequins indigènes, des slogans en langue indigène et des points de vente pratiquement partout. Pour ne rien arranger, l’usine a un contrat de longue date qui l’oblige à utiliser 300 000 gallons d’eau par jour, alors que de nombreux habitants n’ont accès à l’eau potable que quelques fois par semaine.

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Marcos Arana, un médecin du Chiapas, a déclaré au Guardian que la dépendance au Coca-Cola est si forte dans l’État mexicain parce qu’elle commence très tôt dans la vie. Les données montrent que 15 % des enfants indigènes âgés d’un ou deux ans consomment régulièrement des boissons gazeuses, de même que 3 % des bébés de moins de six mois.

Malheureusement, les conséquences de l’« épidémie de sodas » au Chiapas sont très similaires. Le diabète est responsable d’environ 3 000 décès par an, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité dans l’État, et la consommation excessive de sucre est à l’origine de caries dentaires chez les enfants et les adultes. Malheureusement, ces graves problèmes de santé ne suffisent pas à inciter les gens à arrêter de boire du Coca-Cola, et certains pensent qu’amener les habitants du Chiapas à renoncer à la boisson emblématique pourrait être une mission impossible.

Jaime Page Pliego, l’auteur de l’étude Cimsur qui a révélé à quel point le Chiapas était dépendant du Coca-Cola, a déclaré que certaines personnes souffrant de diabète continuaient à boire la boisson gazeuse, bien qu’elles soient pleinement conscientes des risques.

« Même les diabétiques … reconnaissent qu’ils continuent à en boire. … Ils ne peuvent pas imaginer leur vie sans boissons gazeuses. C’est une véritable tragédie », a-t-il déclaré.

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Source : Oddity Central – Traduit par Anguille sous roche


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