Pfizer est à nouveau poursuivi. Pourquoi BioNTech échappe-t-elle à la justice ?


Comme l’expliquent Carl Heneghan et Tom Jefferson sur le Daily Sceptic, le Kansas est devenu le deuxième État américain, après le Texas, à poursuivre Pfizer pour déclarations commerciales trompeuses en rapport avec « son » vaccin COVID-19 – et apparemment plusieurs autres États vont suivre. Mais, tout d’abord, qu’entend-on par « commercialisation » ? Le médicament en question a été acheté par le gouvernement américain et c’est avant tout le gouvernement, y compris les gouvernements des États, qui a contraint et incité le public à le prendre. Il n’a pas été vendu à des clients individuels.

Deuxièmement, Pfizer n’a même pas de vaccin COVID-19. Comme je l’ai démontré à maintes reprises, Pfizer n’est qu’un fabricant sous contrat qui produit ledit vaccin COVID-19 pour le compte de la société allemande BioNTech. BioNTech est le fabricant légal et le « propriétaire » du produit. Le bureau du procureur général du Kansas n’aurait pas dû faire beaucoup d’efforts de recherche pour le découvrir, puisque le fait que Pfizer fabrique le médicament pour le compte de BioNTech est clairement indiqué sur l’emballage même du produit, comme on peut le voir ci-dessous.

Elle est d’ailleurs clairement indiquée dans tous les documents réglementaires pertinents. Voir, par exemple, le document de la FDA et la capture d’écran ci-dessous.

Si des déclarations trompeuses pertinentes, voire – ne mâchons pas nos mots – des affirmations carrément frauduleuses, avaient été faites, elles l’auraient été, bien entendu, dans le cadre de la procédure d’autorisation, et non dans le cadre d’un « marketing » inexistant. Mais ici aussi, la relation entre le mandant (BioNTech) et l’agent (Pfizer) est exactement la même que dans le processus de fabrication. Pfizer est l’agent de BioNTech, comme le montre la demande d’autorisation de mise sur le marché de produits biologiques ci-dessous.

Comme il ne s’agit pas de son produit, Pfizer n’était pas le promoteur de l’essai clinique de « son » vaccin COVID-19. C’est BioNTech qui l’a été, et c’est elle qui a été chargée de soumettre les documents à mettre à la disposition du public sur le site web du gouvernement fédéral consacré aux essais cliniques.

Voici l’entrée de clinicaltrials.gov pour l’essai clinique du vaccin COVID-19 de « Pfizer ».

Où voit-on quelque chose à propos de Pfizer ? En fait, vous pouvez trouver Pfizer en faisant défiler la page beaucoup plus bas, où Pfizer est identifié comme collaborateur de BioNTech et comme « investigateur ».

En d’autres termes, Pfizer était l’investigateur qui a réalisé l’essai clinique pour le compte de BioNTech.

Voici d’ailleurs l’entrée de l’essai sur les femmes enceintes citée par le procureur général du Kansas, ainsi que par Heneghan et Jefferson.

Il en va exactement de même.

La célèbre étude de biodistribution sur le rat Wistar à laquelle Heneghan et Jefferson font référence a en fait été sponsorisée par Acuitas, le fabricant canadien des nanoparticules lipidiques dans lesquelles l’ARNm de BioNTech est emballé, et elle a été incluse par BioNTech dans sa soumission à la FDA sur les essais non cliniques (c’est-à-dire sur les animaux). L’ensemble du programme préclinique à proprement parler, c’est-à-dire les essais sur les animaux menés avant le début des essais sur les humains, a été mené par BioNTech sans aucune participation de Pfizer. L’étude est ici. La soumission est ici.

Enfin, il convient de noter, comme je l’ai déjà montré il y a deux ans dans mon article intitulé « 50-50 Split : BioNTech and the Pfizer Illusion », que Pfizer partage à parts égales avec BioNTech les bénéfices qu’elle réalise sur les ventes du vaccin COVID-19 et qu’elle a en outre versé à BioNTech d’importants paiements d’étape. Ainsi, dans l’ensemble, BioNTech a en fait gagné plus que Pfizer sur les ventes de ce qui est, après tout, son médicament, tant aux États-Unis qu’à l’étranger.

Pour les chiffres internationaux, y compris les marchés sur lesquels BioNTech vend le médicament sans la participation de Pfizer, voir mes calculs ici. En 2021 et 2022, BioNTech a réalisé plus de 31 milliards de dollars de bénéfices sur les ventes du vaccin COVID-19, auxquels on peut maintenant ajouter environ un autre milliard pour 2023. La marge bénéficiaire de l’entreprise était de près de 80 %, soit environ trois fois celle de Pfizer.

Par conséquent, si les Américains ont effectivement été trompés, comment le procureur général du Kansas et les autres procureurs généraux peuvent-ils ne pas s’intéresser au principal bénéficiaire de la tromperie ? Pourquoi se concentrer sur l’agent et non sur le mandant, sur le complice et non sur le coupable ? Comment les procureurs généraux des États-Unis peuvent-ils ne pas voir ce qui est clairement visible dans les documents mêmes qu’ils citent, à savoir la responsabilité première de BioNTech ? Et pourquoi tant de détracteurs du soi-disant vaccin partagent-ils cette cécité qui, près de quatre ans après l’autorisation, ne peut que paraître quelque peu volontaire ?

Robert Kogon est le nom de plume d’un journaliste largement publié qui couvre les affaires européennes. Abonnez-vous à son Substack.

Lire aussi : Le procureur général du Texas, Ken Paxton, intente une action en justice contre Pfizer, alléguant qu’il a conspiré pour censurer les critiques sur les vaccins

Source : The Daily Sceptic – Traduit par Anguille sous roche


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