Un grand média demande aux médias d’enterrer la photo emblématique de Trump pour des raisons de « relations publiques »


Le rédacteur en chef d’un grand média a critiqué la publication à grande échelle d’une photo dramatique représentant l’ancien président Donald Trump quelques instants après une tentative d’assassinat, la qualifiant de « relations publiques gratuites » involontaires pour M. Trump et demandant qu’elle ne soit pas montrée.

Le rédacteur en chef, dont l’identité reste confidentielle, a souligné le danger potentiel de la glorification d’une telle image, selon une analyse des tendances des médias réalisée par Axios.

La photo montre M. Trump juste après qu’une balle l’a manqué de peu lors d’un rassemblement en Pennsylvanie. Capturée par le photographe Evan Vucci de l’Associated Press, l’image est devenue virale, montrant M. Trump, ensanglanté mais indemne, levant le poing vers ses partisans alors qu’il quittait précipitamment la scène, encadré par les services secrets, avec le drapeau américain à l’arrière-plan.

Bien qu’elle ait été saluée comme un symbole de défi et de résilience, le rédacteur en chef de la photo et un photographe du même média ont déconseillé son utilisation fréquente dans les médias, mettant en garde contre le fait qu’elle pourrait, par inadvertance, servir à rehausser l’image publique de M. Trump.

M. Trump a lui-même commenté l’impact de la photo dans une interview accordée au New York Post, soulignant avec fierté le statut d’icône de l’image et les circonstances inhabituelles dans lesquelles il a survécu à une telle épreuve : « Beaucoup de gens disent que c’est la photo la plus emblématique qu’ils aient jamais vue. Ils ont raison et je ne suis pas mort. D’habitude, il faut mourir pour avoir une photo emblématique. »

L’appel à la censure de l’image dramatique soulève plusieurs questions, notamment en ce qui concerne les principes de la liberté de la presse et de l’intérêt public. Tout d’abord, l’idée de cacher l’image au public sous prétexte d’empêcher les « relations publiques libres » de Trump remet en question le rôle fondamental des médias, qui consiste à fournir une vision complète et non filtrée des événements importants.

Les médias ont la responsabilité de rapporter les nouvelles telles qu’elles se déroulent, sans succomber à des considérations sur les gains politiques potentiels des sujets impliqués. En préconisant la suppression de la photo, le rédacteur en chef suggère indirectement que les médias devraient donner la priorité aux conséquences perçues plutôt qu’au devoir d’informer, ce qui pourrait créer un précédent inquiétant pour la couverture de l’actualité.

L’idée que la publication d’une image aussi puissante puisse servir de promotion involontaire ne tient pas compte du droit du public d’être témoin et d’interpréter les moments cruciaux de l’arène politique. L’image de résilience et de défi qu’offre la photo, quelle que soit l’opinion que l’on a de Trump, est un document historique important. Elle capture un moment rare et intense de vulnérabilité et de survie qui a une valeur journalistique inhérente. Suggérer que les images devraient être censurées en fonction de leur impact potentiel sur l’image d’un individu est une pente glissante vers un discours public aseptisé et moins informatif.

Malgré la tendance observée ces dernières années, le rôle des médias n’est pas de manipuler la perception du public par omission, mais de présenter des faits et de permettre au public de se forger sa propre opinion en connaissance de cause. Dans le cas présent, le fait de refuser l’accès à une image d’une telle importance ne rend pas service à la compréhension de la gravité de l’événement et à la capacité du public à s’y intéresser de manière critique.

Lire aussi : “Nous possédions les informations… Nous étions les gardiens” – La rédactrice en chef du WSJ déplore la perte de pouvoir des grands médias

Source : Reclaim The Net – Traduit par Anguille sous roche


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3 réponses

  1. Paul Aubrin dit :

    Quand quelqu’un demande de mentir, même par omission, “pour la bonne cause”, n’est-ce pas déjà parce que la “cause” est pourrie ?

    • Mario dit :

      Bonjour … pour beaucoup de gens, même les fleurs arrêteront de pousser si jamais Trump était élu,
      alors un petit mensonge pour sauver l’univers ;)

  2. Mario dit :

    Je me demande si Monsieur le rédacteur en chef anonyme aurait eu le même commentaire, si Trump avait été allongé au sol avec le crane à moitié arraché ? Non ?

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