Nous ne pouvons plus dire que la Grande-Bretagne est un pays libre


Nos lois musellent la parole, des conversations privées aux médias sociaux, laissant la tradition de liberté d’expression du pays suspendue à un fil, avertit David Frost dans le Telegraph. En voici un extrait :


Nous sommes tous d’accord pour dire que les émeutes et la violence doivent être punies. Nous sommes tous d’accord pour dire que les menaces et l’incitation à la violence – véritable, significative – ne sont pas couvertes par le droit à la liberté d’expression. Bon nombre des personnes sanctionnées ces derniers jours ont été condamnées pour ces mêmes faits. Mais ce n’est pas le cas de tous. Nous ne devrions pas nous en étonner. En effet, notre législation va bien au-delà et criminalise des catégories bien plus larges de discours et de messages. Elle est aujourd’hui utilisée, de manière brutale, par un gouvernement qui n’a que peu de considération pour la liberté d’expression.

Prenons quelques exemples. La loi sur les communications de 2003 criminalise les messages « grossièrement offensants », même envoyés en privé, que quelqu’un les lise ou non. Les peines sont plus sévères si les messages sont motivés par la « haine ». Des personnes ont été condamnées à des peines de prison pour des messages privés Whatsapp (certes désagréables).

Ou encore la loi de 1986 sur l’ordre public (Public Order Act) qui, d’une manière générale, considère comme un délit le fait de provoquer l’« alarme » ou la « détresse » d’une personne par des écrits ou des propos « injurieux » ou (dans certaines circonstances) simplement « insultants ». Elle criminalise également les messages susceptibles, ou destinés, à « attiser » la haine pour des raisons de race, de religion ou d’orientation sexuelle. Dans ces derniers domaines, l’accord du procureur général pour engager des poursuites est requis, à titre de garantie, mais de nombreuses accusations de ce type ont été portées ces derniers jours, de sorte qu’il semble que le nouveau procureur général ait donné son accord de manière très large. Peut-être le procureur général fantôme souhaiterait-il enquêter, si cela ne pose pas trop de problèmes ?

Enfin, nous avons notre malheureuse loi sur la sécurité en ligne. Cette loi crée un nouveau concept de « fausse communication » et rend illégal l’envoi d’un message que l’on sait être faux et destiné à causer un « préjudice psychologique ou physique ». Les journaux et les organismes de radiodiffusion sont exemptés, mais pas les particuliers. Oui, les « fake news » sont désormais un délit en Grande-Bretagne, et des personnes sont poursuivies pour cela. …

À mon avis, ces lois devraient être abolies ou se concentrer beaucoup plus clairement sur l’incitation réelle. Jusqu’à ce que cela se produise, et je ne retiens pas vraiment mon souffle, notre seule protection est un gouvernement, un establishment ou un climat d’opinion plus large, qui soutiennent la liberté d’expression.

Malheureusement, nous n’avons rien de tel.


L’article mérite d’être lu dans son intégralité.

Lire aussi : La liberté d’expression menacée : les Nations unies prônent l’éradication des discours haineux à l’échelle mondiale

Source : The Daily Sceptic – Traduit par Anguille sous roche


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